Les Saisons de La Voix : Bonjour, Lila Dufy, et merci de nous accorder cette interview. En juin dernier, vous avez interprété le rôle de Constance dans une version de « Dialogues des Carmélites » à l’Opéra national de Bordeaux. Quels ont été les nouveaux challenges musicaux à aborder avec Poulenc ?
Lila Dufy : J’ai adoré découvrir et interpréter Constance et sa personnalité joyeuse et optimiste qui dénote beaucoup au milieu de cet opéra ! Musicalement, le défi était de choisir les mots à mettre en valeur pour apporter du sens aux phrasés de Poulenc qui peuvent facilement devenir rythmiques si l’on n’y fait pas attention. L’autre défi réside dans la difficulté de faire comprendre le texte dans la tessiture relativement aiguë du rôle.
L.S.D.L.V : Vous êtes lauréate de la précédente édition du Concours international des Saisons de la Voix. Vous faites également partie des dix finalistes du Concours Voix Nouvelles dont la finale aura lieu en octobre prochain à l’Opéra-Comique. Comment vous préparez-vous à ces Concours ?
L.D : Je dirais qu’il n’y a pas de préparation avec un délai spécifique, nous nous préparons quotidiennement jusqu’à ce que l’on se dise un jour : là, c’est mon année pour les concours ! (rires), et on s’y lance encore plus fort ensuite. Bien sûr, il y a une grande discipline à observer en plus d’une préparation physique et mentale. Pour ma part, j’aime m’attacher à suivre une sorte de rituel, quitte à être un peu superstitieuse, pour ne rien laisser au hasard. Si l’audition en question n’apporte pas le résultat espéré, j’aurais au moins mis toutes les chances de mon côté. Ensuite, je m’attache à choisir en priorité de la musique que j’affectionne, il y a des airs où je vais ressentir une connexion directe et je vais me préparer avec cette base afin de pouvoir pleinement m’imprégner de la musique. Il faut être prêt au maximum pour chaque morceau, et vraiment sentir chaque son au fond de nos tripes pour pouvoir se lâcher artistiquement le jour-J.
L.S.D.L.V : Le 24 septembre prochain en l’Espace Simiane de Gordes, vous serez aux côtés du pianiste Paul Beynet pour le Concert d’Automne. Pouvez-vous nous parler davantage du programme ? Un morceau favori ?
L.D : J’affectionne particulièrement chanter en français pour un public francophone, car je trouve qu’il est toujours beaucoup plus satisfaisant de comprendre le texte sans avoir besoin de passer par une traduction. Nous avons fait exception à cela avec ces airs russes, déjà car l’une d’elle est une vocalise ! Et pour apporter de cette couleur exotique au programme, faire un lien avec le thème populaire des mélodies de Ravel, compositeur qui est souvent joué conjointement avec des compositeurs russes.
Je dirais que mon morceau favori est l’air d’Ophélie, car c’est une scène incroyablement riche et sincère. C’est une scène dite de folie, mais en tant qu’interprète, nous ne pouvons nous contenter de « jouer la folie ». Nous avons besoin de la croire en puisant dans ses sentiments profonds. Dans cet air, on y voit colère, injustice et confusion, peut-être même une volonté de revanche. C’est d’autant plus intéressant à interpréter que, en tant que chanteurs, nous sommes aussi des acteurs, et donc des corps sur scène, à travers lequel vont s’incarner ces changements émotionnels brusques !
L.S.D.L.V : Quels sont vos prochains objectifs musicaux ? Avez-vous un rôle ou répertoire que vous aimeriez aborder dans les années à venir ?
L.D : Je suis très attachée à la musique française de la période romantique et moderne. Mon plus grand souhait serait d’interpréter La Fée dans « Cendrillon » de Massenet, car c’est un rôle qui me fait absolument rêver ! Elle a de très belles interventions durant tout l’opéra, particulièrement son air « Ah ! Fugitives chimères » et l’écriture orchestrale me fait immanquablement monter les larmes aux yeux. Le rôle de la Comtesse Adèle dans « Le Comte Ory » et bien sûr Ophélie dans « Hamlet » feraient aussi partie de mes grands bonheurs.
L.S.D.L.V : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?
L.D : Il y aura la finale des Voix Nouvelles le 8 octobre à l’Opéra-Comique, puis je serai au Capitole de Toulouse fin novembre, puis au Théâtre des Champs-Elysées début mars où je jouerai Xenia dans une version de « Boris Godounov » mise en scène par Olivier Py.
Lila Dufy : J’ai adoré découvrir et interpréter Constance et sa personnalité joyeuse et optimiste qui dénote beaucoup au milieu de cet opéra ! Musicalement, le défi était de choisir les mots à mettre en valeur pour apporter du sens aux phrasés de Poulenc qui peuvent facilement devenir rythmiques si l’on n’y fait pas attention. L’autre défi réside dans la difficulté de faire comprendre le texte dans la tessiture relativement aiguë du rôle.
L.S.D.L.V : Vous êtes lauréate de la précédente édition du Concours international des Saisons de la Voix. Vous faites également partie des dix finalistes du Concours Voix Nouvelles dont la finale aura lieu en octobre prochain à l’Opéra-Comique. Comment vous préparez-vous à ces Concours ?
L.D : Je dirais qu’il n’y a pas de préparation avec un délai spécifique, nous nous préparons quotidiennement jusqu’à ce que l’on se dise un jour : là, c’est mon année pour les concours ! (rires), et on s’y lance encore plus fort ensuite. Bien sûr, il y a une grande discipline à observer en plus d’une préparation physique et mentale. Pour ma part, j’aime m’attacher à suivre une sorte de rituel, quitte à être un peu superstitieuse, pour ne rien laisser au hasard. Si l’audition en question n’apporte pas le résultat espéré, j’aurais au moins mis toutes les chances de mon côté. Ensuite, je m’attache à choisir en priorité de la musique que j’affectionne, il y a des airs où je vais ressentir une connexion directe et je vais me préparer avec cette base afin de pouvoir pleinement m’imprégner de la musique. Il faut être prêt au maximum pour chaque morceau, et vraiment sentir chaque son au fond de nos tripes pour pouvoir se lâcher artistiquement le jour-J.
L.S.D.L.V : Le 24 septembre prochain en l’Espace Simiane de Gordes, vous serez aux côtés du pianiste Paul Beynet pour le Concert d’Automne. Pouvez-vous nous parler davantage du programme ? Un morceau favori ?
L.D : J’affectionne particulièrement chanter en français pour un public francophone, car je trouve qu’il est toujours beaucoup plus satisfaisant de comprendre le texte sans avoir besoin de passer par une traduction. Nous avons fait exception à cela avec ces airs russes, déjà car l’une d’elle est une vocalise ! Et pour apporter de cette couleur exotique au programme, faire un lien avec le thème populaire des mélodies de Ravel, compositeur qui est souvent joué conjointement avec des compositeurs russes.
Je dirais que mon morceau favori est l’air d’Ophélie, car c’est une scène incroyablement riche et sincère. C’est une scène dite de folie, mais en tant qu’interprète, nous ne pouvons nous contenter de « jouer la folie ». Nous avons besoin de la croire en puisant dans ses sentiments profonds. Dans cet air, on y voit colère, injustice et confusion, peut-être même une volonté de revanche. C’est d’autant plus intéressant à interpréter que, en tant que chanteurs, nous sommes aussi des acteurs, et donc des corps sur scène, à travers lequel vont s’incarner ces changements émotionnels brusques !
L.S.D.L.V : Quels sont vos prochains objectifs musicaux ? Avez-vous un rôle ou répertoire que vous aimeriez aborder dans les années à venir ?
L.D : Je suis très attachée à la musique française de la période romantique et moderne. Mon plus grand souhait serait d’interpréter La Fée dans « Cendrillon » de Massenet, car c’est un rôle qui me fait absolument rêver ! Elle a de très belles interventions durant tout l’opéra, particulièrement son air « Ah ! Fugitives chimères » et l’écriture orchestrale me fait immanquablement monter les larmes aux yeux. Le rôle de la Comtesse Adèle dans « Le Comte Ory » et bien sûr Ophélie dans « Hamlet » feraient aussi partie de mes grands bonheurs.
L.S.D.L.V : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?
L.D : Il y aura la finale des Voix Nouvelles le 8 octobre à l’Opéra-Comique, puis je serai au Capitole de Toulouse fin novembre, puis au Théâtre des Champs-Elysées début mars où je jouerai Xenia dans une version de « Boris Godounov » mise en scène par Olivier Py.
Propos recueillis par Marjorie Cabrol