Les Saisons de La Voix : Bonjour, Karine Deshayes, et merci de nous accorder cette interview. En octobre prochain, vous sortirez votre prochain album « Exsultate Jubilate ! » en collaboration avec les Paladins sous la direction de Jérôme Corréas. Vous aviez déjà enregistré ensemble pour un album sur Corelli en 2006 et « Leçons de ténèbres » de Porpora en 2008. C’est la première fois que vous consacrez un CD à Mozart, pouvez-vous nous expliquer ce choix ?
Karine Deshayes : Si nous connaissons les versions d’aujourd’hui, souvent enregistrées avec des sopranos, il faut savoir que l’œuvre a avant tout été créée par un castrat, d’où l’écriture très vocalisante et l’étendue vocale large. Depuis quelques années, mon évolution vocale me permet de découvrir de nouvelles couleurs et donc, d’aborder certains rôles de soprano. Quand Jérôme m’a proposé ce projet, j’ai de suite accepté. Nous l’avons d’abord présenté en concert pour Les Heures Musicales de l’Abbaye de Lessay en 2022 et comme cela s’est très bien passé, nous nous sommes dits qu’il fallait laisser une trace (rires) et graver du Mozart est important pour moi, car il fait partie de ma vie.
L.S.D.L.V : Cet été et depuis quelques années, vous enchainez les grandes scènes et festivals avec la mezzo-soprano Delphine Haidan avec qui vous avez fondé le duo « Deux mezzo sinon rien » et dont un CD, fruit de votre collaboration, est sorti en 2020. Vous êtes d’ailleurs passées dans la région en juillet dernier lors d’un concert pour Les Musicales du Luberon. Comment avez-vous rencontré Delphine Haidan ? A-t-il pour but de défendre le répertoire de mezzo ?
K.D : Nous avons fait le même parcours à quelques années près, sans jamais se rencontrer ! Je l’ai enfin rencontrée grâce à un ami commun pendant nos années d’études en musicologie à La Sorbonne et, nos voix étant à cette époque assez similaires, nous avons eu l’envie de faire de la musique de chambre ensemble en tant que chanteuses, mais aussi en tant que musiciennes (Delphine faisait de l’alto et moi, du violon).
Aujourd’hui, nos voix ont évolué et nous pouvons prétendre à des duos pour soprano et mezzo et ainsi, élargir notre répertoire (et il y a beaucoup à explorer… !). Nous aimerions faire un deuxième album dès que cela sera possible.
L.S.D.L.V : Dans quelques jours, vous présiderez la 15ème édition du Concours international de la mélodie de Gordes. Nous avions déjà eu la chance de vous avoir lors de sa 11ème édition. Quel souvenir en gardez-vous ? Auriez-vous un conseil pour les candidats de cette édition ?
K.D : J’en garde un très bon souvenir ! Je me souviens d’avoir entendu de très belles voix et d’avoir découvert (ou re-découvert !) une belle diversité d’œuvres. Grâce à la catégorie ‘’duo chant piano’’ que présente ce concours, j’ai été agréablement surprise de voir des duos démontrant un réel intérêt de travailler à deux. Je dis toujours que le travail d’un artiste complet comprend de pratiquer l’art lyrique ET celui du récital, car ces deux exercices, se nourrissent l’un de l’autre.
Pour le conseil, je dirais qu’il faut en priorité chanter du répertoire que l’on aime et ne pas se forcer à prendre par défaut. Si une œuvre ne vous inspire pas forcément et que vous n’éprouvez aucun plaisir à l’interpréter, cela va de suite se voir lors de l’interprétation. Et c’est le jeu du récital : il faut que cela vienne du cœur.
L.S.D.L.V : Auriez-vous une anecdote à nous raconter d’un concours où vous étiez candidate ?
K.D : Lors de la finale du Concours Operalia en 2002 qui se déroulait à Paris, j’ai dû enchainer mon passage avec une représentation de « Rusalka » à l’Opéra Bastille dans lequel je jouais le garçon de cuisine. La finale avait lieu en début de soirée et je suis donc passée la première. Dès la fin, je me suis retrouvée en voiture à fond sur les quais de Seine en direction de La Bastille et après un passage express en maquillage, j’étais sur scène… Un souvenir de concours mémorable ! (rires)
L.S.D.L.V : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?
K.D. : Du 3 au 10 octobre, je serai à l’Opéra de Marseille dans le rôle de Selika dans « L’Africaine » de Meyerbeer et dont toute la distribution sera en prise de rôle, car c’est une œuvre très peu jouée. Je poursuivrai avec les Nuits d’été de Berlioz accompagné de l’Orchestre de Pau à Pau du 2 au 25 novembre. Et pour décembre, nous ferons ce fameux « Exsulate Jubilate ! » avec Les Paladins pour lequel nous avons déjà trois dates : le 1 décembre au Théâtre de Poissy, le 2 décembre à l’Opéra de Massy et le 5 décembre à la Salle Gaveau à Paris.
Karine Deshayes : Si nous connaissons les versions d’aujourd’hui, souvent enregistrées avec des sopranos, il faut savoir que l’œuvre a avant tout été créée par un castrat, d’où l’écriture très vocalisante et l’étendue vocale large. Depuis quelques années, mon évolution vocale me permet de découvrir de nouvelles couleurs et donc, d’aborder certains rôles de soprano. Quand Jérôme m’a proposé ce projet, j’ai de suite accepté. Nous l’avons d’abord présenté en concert pour Les Heures Musicales de l’Abbaye de Lessay en 2022 et comme cela s’est très bien passé, nous nous sommes dits qu’il fallait laisser une trace (rires) et graver du Mozart est important pour moi, car il fait partie de ma vie.
L.S.D.L.V : Cet été et depuis quelques années, vous enchainez les grandes scènes et festivals avec la mezzo-soprano Delphine Haidan avec qui vous avez fondé le duo « Deux mezzo sinon rien » et dont un CD, fruit de votre collaboration, est sorti en 2020. Vous êtes d’ailleurs passées dans la région en juillet dernier lors d’un concert pour Les Musicales du Luberon. Comment avez-vous rencontré Delphine Haidan ? A-t-il pour but de défendre le répertoire de mezzo ?
K.D : Nous avons fait le même parcours à quelques années près, sans jamais se rencontrer ! Je l’ai enfin rencontrée grâce à un ami commun pendant nos années d’études en musicologie à La Sorbonne et, nos voix étant à cette époque assez similaires, nous avons eu l’envie de faire de la musique de chambre ensemble en tant que chanteuses, mais aussi en tant que musiciennes (Delphine faisait de l’alto et moi, du violon).
Aujourd’hui, nos voix ont évolué et nous pouvons prétendre à des duos pour soprano et mezzo et ainsi, élargir notre répertoire (et il y a beaucoup à explorer… !). Nous aimerions faire un deuxième album dès que cela sera possible.
L.S.D.L.V : Dans quelques jours, vous présiderez la 15ème édition du Concours international de la mélodie de Gordes. Nous avions déjà eu la chance de vous avoir lors de sa 11ème édition. Quel souvenir en gardez-vous ? Auriez-vous un conseil pour les candidats de cette édition ?
K.D : J’en garde un très bon souvenir ! Je me souviens d’avoir entendu de très belles voix et d’avoir découvert (ou re-découvert !) une belle diversité d’œuvres. Grâce à la catégorie ‘’duo chant piano’’ que présente ce concours, j’ai été agréablement surprise de voir des duos démontrant un réel intérêt de travailler à deux. Je dis toujours que le travail d’un artiste complet comprend de pratiquer l’art lyrique ET celui du récital, car ces deux exercices, se nourrissent l’un de l’autre.
Pour le conseil, je dirais qu’il faut en priorité chanter du répertoire que l’on aime et ne pas se forcer à prendre par défaut. Si une œuvre ne vous inspire pas forcément et que vous n’éprouvez aucun plaisir à l’interpréter, cela va de suite se voir lors de l’interprétation. Et c’est le jeu du récital : il faut que cela vienne du cœur.
L.S.D.L.V : Auriez-vous une anecdote à nous raconter d’un concours où vous étiez candidate ?
K.D : Lors de la finale du Concours Operalia en 2002 qui se déroulait à Paris, j’ai dû enchainer mon passage avec une représentation de « Rusalka » à l’Opéra Bastille dans lequel je jouais le garçon de cuisine. La finale avait lieu en début de soirée et je suis donc passée la première. Dès la fin, je me suis retrouvée en voiture à fond sur les quais de Seine en direction de La Bastille et après un passage express en maquillage, j’étais sur scène… Un souvenir de concours mémorable ! (rires)
L.S.D.L.V : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?
K.D. : Du 3 au 10 octobre, je serai à l’Opéra de Marseille dans le rôle de Selika dans « L’Africaine » de Meyerbeer et dont toute la distribution sera en prise de rôle, car c’est une œuvre très peu jouée. Je poursuivrai avec les Nuits d’été de Berlioz accompagné de l’Orchestre de Pau à Pau du 2 au 25 novembre. Et pour décembre, nous ferons ce fameux « Exsulate Jubilate ! » avec Les Paladins pour lequel nous avons déjà trois dates : le 1 décembre au Théâtre de Poissy, le 2 décembre à l’Opéra de Massy et le 5 décembre à la Salle Gaveau à Paris.
Propos recueillis par Marjorie Cabrol