Les Saisons de la Voix : Bonjour, Susan Manoff, et merci de nous accorder cette interview. Nous avons la chance de vous accueillir pour la troisième fois cette année pour la masterclass du Concours international de la mélodie 2023 qui se déroulera du 26 au 28 mai. Avec plusieurs albums aux côtés de grandes voix françaises telles que Patricia Petibon, Véronique Gens ou encore Sandrine Piau, vous avez une grande familiarité avec la voix lyrique. Lors de vos masterclass, vous arrive-t-il d’aborder le sujet de la technique vocale avec les jeunes artistes ?
Susan Manoff : Si un chanteur exprime une difficulté, nous pouvons en chercher la cause, mais sans rentrer dans le détail. J’essaie parfois de toucher quelques petites choses, mais je n’insiste jamais. Il faut toujours faire attention afin de ne pas émettre un jugement trop rapidement.
L.S.V. : Durant votre formation, vous avez étudié à la Manhattan School of Music et à l’Université d’Oregon aux États-Unis. Enseignant aujourd’hui au CNSM de Paris, avez-vous remarqué des différences d’approche pédagogique dans l’enseignement de ces deux pays ? Voyez-vous des ”pour” et des ”contres” ?
S. M : L’utilisation du corps. Contrairement à la France, nous étions sollicités à pratiquer du théâtre, de l’opéra et de la danse aux États-Unis : le corps était utile pour tout, y compris la théorie musicale ! Et cela développait notre curiosité et nous encourageait à explorer et développer nos compétences. En France, il y a une forme d’intériorisation intellectuelle, que j’admire, mais qui ne sollicite pas assez le mouvement. Au contraire, on y apprend que le corps doit être statique, voire enfermé, pour ne pas déranger. Or, la conscience et le bien-être du corps sont essentiels dans notre métier.
L.S.V. : Vous jouez dans les plus grandes salles en France et à l’international. Quel est votre partie préférée du métier et quel en est le plus gros inconvénient ?
S. M : La phase de préparation et de recherche avec mes partenaires reste ma partie préférée, car il se crée une forme de complicité musicale et humaine que j’aime particulièrement.
Pour l’inconvénient, il s’agit principalement de la fatigue et du fait de se retrouver parfois débordée par l’incompréhension des personnes et du stress que ce métier peut comporter.
L.S.V. : Quels sont vos projets artistiques ?
S. M : Avant la masterclass a Gordes, je serai à Londres pour une intervention dans la classe de Simon Lepper au Royal College of Music. Pour juin, je rejoindrai Patricia Petibon pour La Voix Humaine de Poulenc au Musée d’Orsay et qui sera introduit par un petit programme autour de l’œuvre. Puis, s’enchaîne une masterclass ainsi qu’un récital avec Véronique Gens autour de la mélodie française à Leeds et une nouvelle masterclass avec Thomas Hampson à Heidelberg.
Susan Manoff : Si un chanteur exprime une difficulté, nous pouvons en chercher la cause, mais sans rentrer dans le détail. J’essaie parfois de toucher quelques petites choses, mais je n’insiste jamais. Il faut toujours faire attention afin de ne pas émettre un jugement trop rapidement.
L.S.V. : Durant votre formation, vous avez étudié à la Manhattan School of Music et à l’Université d’Oregon aux États-Unis. Enseignant aujourd’hui au CNSM de Paris, avez-vous remarqué des différences d’approche pédagogique dans l’enseignement de ces deux pays ? Voyez-vous des ”pour” et des ”contres” ?
S. M : L’utilisation du corps. Contrairement à la France, nous étions sollicités à pratiquer du théâtre, de l’opéra et de la danse aux États-Unis : le corps était utile pour tout, y compris la théorie musicale ! Et cela développait notre curiosité et nous encourageait à explorer et développer nos compétences. En France, il y a une forme d’intériorisation intellectuelle, que j’admire, mais qui ne sollicite pas assez le mouvement. Au contraire, on y apprend que le corps doit être statique, voire enfermé, pour ne pas déranger. Or, la conscience et le bien-être du corps sont essentiels dans notre métier.
L.S.V. : Vous jouez dans les plus grandes salles en France et à l’international. Quel est votre partie préférée du métier et quel en est le plus gros inconvénient ?
S. M : La phase de préparation et de recherche avec mes partenaires reste ma partie préférée, car il se crée une forme de complicité musicale et humaine que j’aime particulièrement.
Pour l’inconvénient, il s’agit principalement de la fatigue et du fait de se retrouver parfois débordée par l’incompréhension des personnes et du stress que ce métier peut comporter.
L.S.V. : Quels sont vos projets artistiques ?
S. M : Avant la masterclass a Gordes, je serai à Londres pour une intervention dans la classe de Simon Lepper au Royal College of Music. Pour juin, je rejoindrai Patricia Petibon pour La Voix Humaine de Poulenc au Musée d’Orsay et qui sera introduit par un petit programme autour de l’œuvre. Puis, s’enchaîne une masterclass ainsi qu’un récital avec Véronique Gens autour de la mélodie française à Leeds et une nouvelle masterclass avec Thomas Hampson à Heidelberg.