Les Saisons de la Voix : Comment avez-vous découvert votre passion pour la musique et le piano ?
Paul Coispeau : Je viens d’une famille de mélomanes, et la musique a toujours occupé une place importante chez nous. Il y avait un magnifique piano à queue chez mes grands-parents, où je passais beaucoup de temps. Quand ma grand-mère jouait, il paraît que je me glissais sous le piano, attiré par la sonorité et les vibrations de l’instrument. Mes parents m’ont donc inscrit à des cours de piano. Comme ma mère en prenait aussi, nous avons eu le même professeur.
L.S.V. : Vous avez suivi un parcours complet au CNSM de Paris, avec des études en accompagnement vocal, direction de chant et d’orchestre. Depuis 2023, vous êtes membre de l’Académie de l’Opéra National de Paris. Pensez-vous que ces différents aspects de votre parcours influencent votre façon de jouer ?
P.C. : Absolument ! Tout ce qu’on apprend sur le plan musical enrichit notre imaginaire sonore et façonne notre interprétation. Par exemple, si l’on a l’habitude de diriger un orchestre, on développe une perception des timbres qui peut influencer notre jeu pianistique. Puis, explorer différents répertoires aiguise forcément nos sens et notre culture musicale. C’est une forme d’expérimentation constante !
L.S.V. : Vous avez été chef de chant au CRR de Rueil-Malmaison de 2021 à 2023. Selon vous, quelles sont les qualités essentielles pour une collaboration réussie entre un pianiste et un chanteur ?
P.C. : Cela peut sembler évident, mais il faut avant tout aimer la voix et tout ce qui touche à la littérature musicale. Ensuite, il faut avoir un réel goût pour le travail de recherche avec le chanteur, être capable d’écouter ses idées et de s’en inspirer. La curiosité est une qualité primordiale dans ce type de collaboration !
L.S.V. : Ce dimanche 22 septembre à 18h, vous donnerez un récital aux côtés de la soprano Apolline Raï-Westphal à l’Espace Simiane de Gordes. Pouvez-vous nous en dire plus sur le programme ?
P.C. : Nous avons choisi des œuvres qui nous tiennent à cœur, avec une place importante réservée à la mélodie française, un répertoire qui nous touche beaucoup. Apolline a également souhaité laisser un espace pour des pièces pour piano seul, ce qui enrichit encore plus le programme.
L.S.V. : Avez-vous une anecdote de concours ou de concert que vous avez partagée avec Apolline ?
P.C. : Oui, je me souviens d’un concours pour intégrer une institution… Nous avons interprété une pièce complexe de Strauss, avec de nombreuses pages à tourner. J’avais bien répété l’exercice, mais le jour de l’audition, la partition est tombée du pupitre ! J’ai dû finir le morceau de mémoire, heureusement, je l’avais bien travaillée ! Depuis, j’utilise une tablette, donc ce genre d’incident ne risque plus de se reproduire !
L.S.V. : Quels sont vos projets artistiques pour cette année ?
P.C. : Il y a beaucoup de récitals et de productions avec l’Académie de Paris. Nous travaillons actuellement sur Les Brigands. Je suis également impliqué dans quelques projets de direction d’orchestre.