Les Saisons de La Voix : Bonjour, Paul Beynet et merci de nous accorder cette interview. Votre prochain album « Contes mystiques » en duo avec le ténor Enguerrand de Hys, sortira en février 2024. Vous présenterez ce programme quelques jours avant au Théâtre de Compiègne le 17 février 2024. Ce titre a une certaine signification. Pouvez-vous nous expliquer le choix de ce titre ?
Paul Beynet : Il désigne un recueil de mélodies écrites par plusieurs compositeurs autour de textes sacrés d’un même poète : Stéphan Bordèse. Parmi ces auteurs musicaux, des noms célèbres tels que Fauré, Viardot, Massenet, Saint-Saëns, Holmès, mais aussi d’autres moins connus (à mon sens tout aussi talentueux) comme Henri Maréchal, Edmond Diet, Théodore Dubois… L’ensemble des « Contes mystiques » avoisinant la durée d’une quarantaine de minutes, Enguerrand et moi avons souhaité les entourer de prières. Je cite « Priez pour la Paix » de Poulenc, « Vierge Sainte » de Ropartz, « Souvenez-vous, Vierge Marie ! de Massenet, notamment.
S.D.L.V : Vous êtes artiste en résidence au Théâtre Impérial de Compiègne depuis 2016. Quelle expérience en avez-vous tiré ?
P.B : Cette résidence, que je dois au directeur du Théâtre Impérial, est fondée sur un rapport de confiance mutuelle sans faille depuis ses débuts en 2016. L’acoustique de ce bâtiment noble et chargé d’histoire est l’une des plus belles que je connaisse. Elle m’offre à chaque fois que je m’y produis le sentiment d’accéder à une liberté de jeu rarement éprouvée en d’autres lieux. En 2017, j’y ai créé le spectacle « Aimer à perdre la raison » avec mon trio, Ayònis. Nous sommes par ailleurs tous trois invités depuis de nombreuses années au Festival en Voix, festival implanté sur toute la région Hauts-de-France et dont la programmation est liée à celle du Théâtre Impérial.
S.D.L.V : Vous avez été nommé lauréat du Concours international de la mélodie de Gordes en 2014. Vous revenez cette année à Gordes pour le Concert d’Automne aux côtés de la soprano Lila Dufy. Vous aviez déjà joué ensemble en avril dernier pour un récital consacré à Mozart, Bellini et Schubert au Théâtre Impérial de Compiègne. Comment avez-vous imaginé ce programme ?
P.B: Pour moi, si challenge il y a, c’est « simplement » celui d’avoir du plaisir en jouant… ce qui n’est pas « simple ». Sans plaisir, me semble-t-il, il est bien difficile (voire peut-être impossible) de prétendre essayer d’en transmettre. Notre programme réunit des « petits bonbons » qui nous sont chers, à Lila et moi. Difficile de dire s’il est plus difficile de défendre de la mélodie plutôt que de l’opéra. Je peux juste affirmer que, de ma place d’artiste, plus les années passent, plus mon expérience grandit, et paradoxalement, plus j’ai l’impression d’avoir tout à apprendre. Je devrais peut-être consulter ou me reconvertir, non ?
S.D.L.V : Comment mariez-vous équilibre musical et virtuosité entre le chant et le piano ?
P.B : Je vais citer cette belle et humble phrase, extraite d’un témoignage de l’illustre et défunt pianiste Aldo Ciccolini à ses élèves (« Je suis un lirico spinto », paru en 2007, écrit par Pascal Le Corre) : « Etre soliste, c’est accompagner l’orchestre ». À mon sens, jouer avec un chanteur est intimement lié à ce que dit Ciccolini: nous sommes tous deux solistes, mais l’écoute qu’on a de l’autre fait que l’on s’oublie quelque part soi-même, et l’équilibre qui en résulte est juste et vrai.. Difficile d’exprimer par des mots le bonheur physique éprouvé lorsque cette alchimie commune prend vie dans le son et dans le discours….
S.D.L.V : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?
P.B : Je poursuivrai avec un récital avec mon ensemble “Ayonis” le 21 décembre au Bois-d’Arcy. Puis je débuterai l’année en beauté avec la sortie du disque “Contes Mystiques” qui ouvrira une petite tournée à Paris,Compiègne et Saint-Céré. Enfin, notre duo avec la mezzo-soprano Maria Mirante enchainera plusieurs scènes pour quelques récitals de janvier à mars.
Paul Beynet : Il désigne un recueil de mélodies écrites par plusieurs compositeurs autour de textes sacrés d’un même poète : Stéphan Bordèse. Parmi ces auteurs musicaux, des noms célèbres tels que Fauré, Viardot, Massenet, Saint-Saëns, Holmès, mais aussi d’autres moins connus (à mon sens tout aussi talentueux) comme Henri Maréchal, Edmond Diet, Théodore Dubois… L’ensemble des « Contes mystiques » avoisinant la durée d’une quarantaine de minutes, Enguerrand et moi avons souhaité les entourer de prières. Je cite « Priez pour la Paix » de Poulenc, « Vierge Sainte » de Ropartz, « Souvenez-vous, Vierge Marie ! de Massenet, notamment.
S.D.L.V : Vous êtes artiste en résidence au Théâtre Impérial de Compiègne depuis 2016. Quelle expérience en avez-vous tiré ?
P.B : Cette résidence, que je dois au directeur du Théâtre Impérial, est fondée sur un rapport de confiance mutuelle sans faille depuis ses débuts en 2016. L’acoustique de ce bâtiment noble et chargé d’histoire est l’une des plus belles que je connaisse. Elle m’offre à chaque fois que je m’y produis le sentiment d’accéder à une liberté de jeu rarement éprouvée en d’autres lieux. En 2017, j’y ai créé le spectacle « Aimer à perdre la raison » avec mon trio, Ayònis. Nous sommes par ailleurs tous trois invités depuis de nombreuses années au Festival en Voix, festival implanté sur toute la région Hauts-de-France et dont la programmation est liée à celle du Théâtre Impérial.
S.D.L.V : Vous avez été nommé lauréat du Concours international de la mélodie de Gordes en 2014. Vous revenez cette année à Gordes pour le Concert d’Automne aux côtés de la soprano Lila Dufy. Vous aviez déjà joué ensemble en avril dernier pour un récital consacré à Mozart, Bellini et Schubert au Théâtre Impérial de Compiègne. Comment avez-vous imaginé ce programme ?
P.B: Pour moi, si challenge il y a, c’est « simplement » celui d’avoir du plaisir en jouant… ce qui n’est pas « simple ». Sans plaisir, me semble-t-il, il est bien difficile (voire peut-être impossible) de prétendre essayer d’en transmettre. Notre programme réunit des « petits bonbons » qui nous sont chers, à Lila et moi. Difficile de dire s’il est plus difficile de défendre de la mélodie plutôt que de l’opéra. Je peux juste affirmer que, de ma place d’artiste, plus les années passent, plus mon expérience grandit, et paradoxalement, plus j’ai l’impression d’avoir tout à apprendre. Je devrais peut-être consulter ou me reconvertir, non ?
S.D.L.V : Comment mariez-vous équilibre musical et virtuosité entre le chant et le piano ?
P.B : Je vais citer cette belle et humble phrase, extraite d’un témoignage de l’illustre et défunt pianiste Aldo Ciccolini à ses élèves (« Je suis un lirico spinto », paru en 2007, écrit par Pascal Le Corre) : « Etre soliste, c’est accompagner l’orchestre ». À mon sens, jouer avec un chanteur est intimement lié à ce que dit Ciccolini: nous sommes tous deux solistes, mais l’écoute qu’on a de l’autre fait que l’on s’oublie quelque part soi-même, et l’équilibre qui en résulte est juste et vrai.. Difficile d’exprimer par des mots le bonheur physique éprouvé lorsque cette alchimie commune prend vie dans le son et dans le discours….
S.D.L.V : Où pourrons-nous vous écouter prochainement ?
P.B : Je poursuivrai avec un récital avec mon ensemble “Ayonis” le 21 décembre au Bois-d’Arcy. Puis je débuterai l’année en beauté avec la sortie du disque “Contes Mystiques” qui ouvrira une petite tournée à Paris,Compiègne et Saint-Céré. Enfin, notre duo avec la mezzo-soprano Maria Mirante enchainera plusieurs scènes pour quelques récitals de janvier à mars.
Propos recueillis par Marjorie Cabrol