Rencontre avec le baryton Florian Sempey dans le cadre de son récital pour les Saisons de la Voix le 15 juillet 2022 au Théâtre de Terrasses
Les Saisons de la Voix : Bonjour Florian Sempey et merci de nous accorder cette rencontre. Vous êtes l’un des barytons français les plus renommés de votre génération. Comment est née votre passion pour l’art lyrique ?
Florian Sempey : Elle m’est venue dès mon plus jeune âge et j’ai toujours su que je voulais être sur scène. Comme je suis issu d’une famille de musiciens, j’ai toujours été bercé par la musique y compris par le répertoire classique – ma grand-mère adorait l’opéra et ma mère écoutait ‘’Les Quatre Saisons’’ de Vivaldi en boucle quand j’étais encore dans son ventre (rires) -. Dans un premier temps, j’ai étudié le piano pendant une dizaine d’années et faisais des petits spectacles pour ma famille. Puis à l’âge de 12 ans, l’opéra est venu lorsque j’ai écouté la voix de Maria Callas et subjugué par sa voix, je me suis dit : pourquoi ne pas tenter… ?!
L.S.V : Vous êtes considéré comme spécialiste du répertoire Rossinien et particulièrement dans le rôle de Figaro, qui vous accompagne tout au long de votre carrière. Vous l’avez récemment interprété au Capitole de Toulouse et a également été votre source d’inspiration pour votre CD ‘’Figaro ? Si ! », paru en avril dernier. Comment avez-vous abordé ce registre et qu’est-ce qui vous plait ?
F.S : Je suis attaché au répertoire de Rossini depuis tout petit. Mon premier contact est passé à travers les dessins animés ‘’Tex Avery’’ que je regardais chez mes grands-parents où j’ai été captivé par un personnage qui chantait l’air de Figaro d’une façon des plus comiques. Puis, lorsque j’ai regardé une version de l’opéra, cela a été le coup de foudre et j’ai commencé à m’intéresser à ce répertoire. J’ai voulu dédier ce CD en partie à l’image de Figaro mais aussi à d’autres facettes de la musique de Rossini car elle ne demeure pas seulement enjouée, mais appartient aussi à l’ ‘’opera seria’’ et du registre du bel canto dans la pure tradition. Il y a donc des tubes mais aussi des titres qui ne sont quasiment jamais donnés (La Scala di Seta, L’Occasione fa il Ladro, …).
L.S.V : Pour votre récital, vous aborderez des airs d’opéra de baryton, accompagné du pianiste Mathieu Pordoy au Théâtre des Terrasses. Selon vous, chanter en plein air est un plus ou un moins ?
F.S : Ni L’un, ni l’autre ! (rires) C’est un exercice complètement différent car, certes, nous perdons certains aspects d’une salle mais nous en gagnons d’autres qui sont d’ être entouré par la nature et de faire résonner nos voix dans des lieux historiques. Et puis, je trouve que le rapport au public est différent car l’atmosphère est plus conviviale et chaleureuse du fait que la structure du théâtre vous englobe et vous donne l’impression que le public vous offre un câlin. C’est cela que j’apprécie chez les festivals estivaux. D’ailleurs, je dis toujours que ce sont mes ‘’vacances-travail’’ !
L.S.V : Avez-vous un rituel d’avant concert ?
F.S : Je ne possède pas de gri-gri, ni de rituel spécifique. Néanmoins, je tiens à m’accorder un peu de temps avant le début chaque concert ou représentation afin d’être dans ma bulle et de me reconnecter à mes émotions. Je pratique beaucoup la méditation et une technique de soin japonais ‘’le reiki’’ – que j’enseigne depuis quelques années – qui m’accompagnent dans mon quotidien afin de gérer le stress.
L.S.V : Enfin, quels sont vos prochains projets artistiques ?
F.S : En août, je retrouverai Figaro dans ‘’Le Barbier de Séville’’ que je donnerai aux Soirées Lyriques de Sanxay, puis je partirai à Crans-Montana (Suisse) pour un récital et à Bergamo pour le rôle d’Alfonso XI dans ‘’La Favorite’’ au Festival Donizetti que nous reprendrons à l’Opéra de Bordeaux en mars 2023. Entre-temps, je serai à Munich en octobre prochain pour une production de ‘’La Cenerentola’’dont j’assurerai le rôle de Dandini.
Propos recueillis par Marjorie Cabrol